Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/57

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
55
du canada

Pendant que les marins montent sur leurs navires
On voit luire des pleurs à travers leurs sourires.
Ils laissent sur les bords peut-être pour toujours,
Les uns le doux objet de leurs tendres amours,
Les autres, leurs amis, leur mère vénérée,
Un père infirme et vieux, une sœur éplorée.

 Cependant le vent souffle et soulève les flots,
Et sur trois bâtiments on voit les matelots
Lever l’ancre en chantant et dérouler les voiles.
Comme dans l’or des cieux se bercent trois étoiles.
Les orgueilleux vaisseaux se bercent un moment
Et tracent dans la mer un sillon écumant.

 Voguez, braves marins, vers un autre rivage !
Le monde redira votre étonnant courage