Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/52

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
50
découverte

La surface immobile et brillante des flots.
Des divers bâtiments les joyeux matelots
Échangent des saluts que les échos répètent.
Les vaisseaux aux flancs noirs dans les eaux se reflètent
Comme les noirs enfants du rivage Africain
Dans leurs flots rafraîchis par le vent du matin.
Sur les mâts élancés le pavillon retombe
Comme un triste linceul sur les bords d’une tombe.
Le vent ne souffle pas. L’eau dort sur le galet.
Mais le soleil levant comme un rouge boulet
Vient de sortir soudain de l’horizon de brume,
Et le vieux matelot que le repos consume
A senti dans son cœur se ranimer l’espoir :
— « Je voguerai, dit-il, avec le vent du soir !

 Mais quels sont ces vaisseaux qui se couvrent de monde ?
Cent barques autour d’eux s’entrelacent sur l’onde,