Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
36
découverte

C’est là que tend le vol du divin voyageur.
L’occident resplendit d’une vive rougeur :
Le long des bords riants serpente la gondole ;
Et le soleil revêt d’une immense auréole
Le front pur de la mer qu’il dore en se couchant.
L’angelus du soir sonne ; et d’un accent touchant
Les pieux matelots invoquent tous Marie.

Mais quel est-il là-bas ce marinier qui prie
À genoux sur le pont de son coquet vaisseau,
Quand les autres déjà cherchent le chant nouveau
Qui va faire oublier la sublime prière ?
Son regard est rempli de la vive lumière
Que jette par torrents l’occident enflammé ;
Dans une sainte extase il paraît abîmé.
Balançant dans les airs son aile diaphane,
Au-dessus de son front un moment l’ange plane,