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découverte

Pour éclairer, le soir, le navire au flanc sombre.
Bien au-dessous de lui, dans les mondes sans nombre
Qui sont comme les fleurs des champs de l’infini,
Son regard inquiet voit le monde béni
Où le Fils du Très-Haut vint habiter lui-même,
Et son cœur est rempli d’une ivresse suprême.
La moitié de la terre est dans l’obscurité.
Mais il a le flambeau dont la douce clarté
Doit luire pour tout peuple assis dan» les ténèbres.
Il découvre à la fois les lieux les plus célèbres.
C’est toi qu’il voit d’abord, illustre Bethléem !
Déicide cité, sombre Jérusalem,
Il te regarde aussi, mais ses yeux ont des larmes !
Ô Fille de Juda, qu’as-tu fait de tes charmes ?
Au milieu de tes monts, dans tes champs rocailleux.
Il voit étinceler tes dômes merveilleux,
Ô Rome, ville sainte, héritage de Pierre !
Mystérieux foyer d’où part cette lumière