Cette femme c’était la douce Naïa,
Naïa fiancée au fier Domagaya.
Elle vient vers le chef : — « Je ne sais pas, dit-elle,
« Si tu daigneras croire à ce récit fidèle
« Que va faire à la hâte une naïve enfant.
« N’attaque pas la croix, un Esprit la défend !
« J’ai vu tout près assise une femme plus blanche
« Que l’écume des flots où la lune se penche !
« Plus belle que la fleur éclose le matin !
« Son langage plus doux qu’un chant d’oiseau lointain
« Faisait au loin vibrer le verdoyant feuillage !
« Ses vêtements de neige et son divin visage
« Brillaient comme un foyer allumé sous les bois !
« Ses bras avec amour enveloppaient la croix.
« Écoute, me dit-elle, ô ma pauvre Indienne,
« Écoute les conseils de la Vierge chrétienne.
« J’ai porté dans mon sein le Fils du Grand-Esprit.
« Le Grand-Esprit peut tout. Heureux ceux qu’il chérit ;
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découverte
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