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du canada

Du pont couvert de monde au ciel d’azur montaient.
C’étaient les matelots qui chaque jour chantaient
Leurs pénibles ennuis et leurs amours fidèles.
Quand le vent s’apaisait, repliant ses deux ailes.
Comme un énorme oiseau fatigué de voler,
Le bateau s’arrêtait. Et pour le voir aller
Quand la brise gonflait ses voiles éclatantes,
Les sauvages tremblants accouraient de leurs tentes.

 Cependant tout à coup le fleuve s’élargit ;
Il forme un lac superbe où le vent qui mugit
Soulève étrangement la vague plus mobile,
Mais où le flot doré s’ouvre en nappe tranquille
Comme un miroir d’argent encadré dans l’azur.
Quand nul vent ne s’élève et que le ciel est pur.
Cent îles au front vert du sein des ondes naissent :
Leurs bords dans le lointain lentement apparaissent.