Page:LeMay - Deux poëmes couronnés par l'Université Laval, 1870.djvu/143

Cette page a été validée par deux contributeurs.
141
du canada

Que celles qui d’abord enchantèrent leurs yeux.
C’est un brillant joyau que le fleuve orgueilleux
Soutient avec amour sur son onde sereine ;
C’est le plus bel anneau de cette longue chaîne
Que forment sur le fleuve et jusques dans les mers
Cent îles dont les bords sont ornés d’arbres verts.
De ses sauvages fleurs un doux parfum s’échappe ;
La vigne la couronne et sa brillante grappe
Semble rire au soleil à travers les rameaux.
Tout à coup un grand cri s’élève des vaisseaux
Monte jusques au ciel et fait trembler les ondes.
Cent clameurs aussitôt, formidables, profondes,
Du milieu des forêts répondent à ce cri.
Devant les bâtiments, formant un vaste abri,
S’avançait dans le fleuve un rocher âpre et sombre ;
Son flanc se hérissait de cabanes sans nombre ;
Son sommet couronné d’arbres majestueux
Semblait, dans son orgueil, aux vents impétueux