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SANG ET OR

naître, jusqu’en ses mystérieuses profondeurs, l’histoire de la vie sur la terre, c’est bien. L’esprit humain a le droit de connaître. Mais qu’il ne cherche pas en dehors de Dieu, c’est peine perdue. Dieu lui a donné le thème, qu’il le développe. Dieu lui a laissé des notes, qu’il les recueille et les commente. Il pourra se tromper, mais ses erreurs n’infirmeront jamais la loi première. Il semblera inventer peut-être, quand il ne retrouvera que la trace perdue. Partout il verra surgir une croyance religieuse, mais nulle part, excepté dans la parole du Christ, il ne trouvera la lumière, nulle part, excepté au pied de la croix, il ne trouvera l’amour, nulle part, excepté dans la foi, il ne trouvera la paix.

Prie et crois, dans ton heureuse ignorance, ô peuple courbé sur la glèbe, car ni la foi, ni la prière ne t’empêcheront d’aspirer plus haut, de voir plus loin, de marcher plus vite. La religion n’enraie pas le progrès, elle le dirige ; la foi n’emprisonne pas la liberté, elle lui donne des