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UN RÊVE

timides, des grands déjà prétentieux, se groupèrent autour d’un vieux compagnon, un humble, un infatigable travailleur dans le champ de l’histoire, Garneau. Et lui, il se mit à leur raconter d’une voix vibrante d’émotion, et avec une fidélité que rien ne pouvait intimider, la longue suite de nos luttes sur les champs de bataille ou dans l’arène politique, nos sacrifices, nos douleurs, nos espérances et nos gloires.

Après lui Ferland, grave et replet dans son habit sacerdotal, prit la parole et raconta aussi les choses de notre histoire, qu’il avait longuement méditée. Hélas ! il n’avait pas eu le temps de finir son œuvre.

Mon guide me dit :

— D’autres, viendront qui rempliront toutes ces places vides. Notre jeunesse commence à travailler et ses aptitudes sont remarquables. Le goût de l’histoire et des lettres, de l’industrie, des sciences et des beaux-arts se réveille chez nous comme il s’est réveillé, un jour, chez les