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PATRIOTISME

en demandent. Il y a beaucoup de patriotes qui n’ont que des fourches et des faux pour attaquer ou se défendre. Moi, comme tu sais, j’ai le vieux fusil de grand-père. Il n’a pas coutume de rater ; et si je puis casser une tête de chouayens avant… de le passer à un autre, je mourrai content. Prie pour moi. »

* * *

À quelque temps de là il se répandit chez nous un bruit singulier. Personne ne voulait y croire. Héloïse, la fière Héloïse, comme on l’appelait, oubliait déjà le petit Poudrier, et se mariait avec le veuf naguère repoussé.

— Bah ! disait-on, elle ne pouvait longtemps résister à l’appât de l’argent… Elle n’attendait que l’éloignement de Marcel… Les absents ont toujours tort… Maintenant il n’avait plus, le malheureux garçon, qu’à se faire embrocher par une épée anglaise, cela vaudrait