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FONTAINE VS. BOISVERT

battre leur femme par le voisin. C’était pire que l’autre, la couardise de ceux qui… souffrent tout.

Elle avait arrangé un beau procès. Il ne devait pas être difficile de venger la morale outragée par des tapes aussi… inconvenantes.

* * *

Et voilà pourquoi le juge de paix Étienne Biron voyait comparaître, devant lui, les Boisvert, père et fils. L’audience avait lieu dans la cuisine, et la bonne odeur de la soupe aux choux, qui mitonnait, faisait faire de lugubres réflexions à l’un des curieux venus là pour s’amuser.

— Hélas ! murmurait-il à ses voisins, le pain sec sera la seule nourriture, et l’eau froide la seule boisson des Boisvert, s’ils sont trouvés coupables des horreurs dont on les accuse.

Le greffier que le juge de paix venait d’attacher à sa personne, fit, d’une voix vibrante d’émotion, mais avec un sou-