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FONTAINE VS. BOISVERT.


Illustrations de
Charles Huot


L’institution des juges de paix n’est pas une chose vaine. Elle permet aux politiqueurs reconnaissants de payer, d’un seul coup, bien des dettes, sans délier les cordons de leur bourse, de récompenser en bloc maints dévouements, sans prodiguer les trésors de leur cœur. Si modeste qu’il soit, le nouveau titulaire reconnaît toujours l’heureuse inspiration du gouvernement qui le revêt de pouvoirs enviés, et, s’il est un peu juif, il se compare aux juges d’Israël, choisis par le Seigneur.

Il pense à ses « confrères » les juges de tous les bancs, grands et petits ; il sent qu’un même devoir lui incombe, et qu’une même responsabilité pèse sur sa tête : faire triompher la justice. Protéger les