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LE MARTEAU DU JONGLEUR

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IV


Le Sagamo avait allumé, sous sa tente d’écorce, un feu de branches sèches, et au-dessus de la flamme, se doraient, par la cuisson, des pièces succulentes du chevreuil des bois, et des truites rouges du lac. C’était pour le festin du départ, car la chasse allait enfin s’ouvrir. Quelques heures encore et les wigwams du lac Croche seraient déserts. Plus de chants, plus de danses, plus de longs sommeils pleins de rêves paresseux, sur les couches de sapin.

Les chasseurs entrèrent dans le large wigwam, et s’assirent autour du feu, les jambes croisées, sur des nattes de « sapinages ».

— Les calumets de pierre firent monter, sous le plafond de bouleau, les orbes de la fumée bleue avec l’âcre senteur du pétun.

Personne ne parlait.

Seulement, de temps en temps, le Jongleur disait :