Il l’invita à le suivre.
Un éclair de joie brilla dans l’œil noir de Matchounon.
Il avait entendu parler d’un Manitou puissant, dit-il, et il venait de loin pour le voir. Toute sa tribu se proposait de venir, après la grande chasse. Lui, il n’avait pu résister à la voix qui lui parlait dans son sommeil.
Tout en racontant ces choses mensongères, il passait sur son épaule la corde de la « traîne sauvage, » et puis aidait le pieux missionnaire à transporter le malade, sous le toit hospitalier des Jésuites.
Là il vit mourir de la mort des saints le bon Sasousmat.
Il le vit mourir, mais il ne comprit rien à ses paroles pieuses, rien à sa foi touchante. Une pensée l’obsédait : s’emparer du Manitou des visages-pâles ; une passion l’aveuglait : la possession de la belle Onaïda, la fille du Jongleur.