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LE MARTEAU DU JONGLEUR

enseigner des choses nouvelles et détruire son pouvoir… Il m’a dit que ces hommes, pâles comme le rameau du frêne à l’approche des neiges, et revêtus d’une robe sombre comme l’image d’un arbre, au fond des eaux, portent avec eux un autre Manitou, jaloux et puissant, que des Jongleurs irrités ont fait mourir sur une croix, il y a bien, bien, bien des lunes…

Il m’a dit de t’envoyer chercher ce Manitou. Il veut le voir. Va. Reviens vite. Apporte-le, et Onaïda te suivra dans ta cabane.

Le jeune chasseur partit.

III


Cependant Onaïda était triste, car son père ne lui avait pas dit pourquoi il avait refusé les présents des fiançailles.

Elle était triste et ne chantait plus en tressant les corbeilles et les paniers, avec des lanières taillées dans l’aubier du frêne pliant.

Elle craignait qu’il ne lui choisît un