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LE MARTEAU DU JONGLEUR

sont disparus sous la neige, attachez des raquettes à vos pieds vigoureux. Mais si le soleil calcine le sommet des âpres rochers ; si les bouleaux drapés de blanc agitent leurs grappes vertes sur le penchant des collines ; si les eaux des lacs dorment dans un lit de lumière, ou murmurent d’étranges choses à leurs bords sauvages, coiffez le chapeau léger, chaussez les bottes étanches, et prenez l’aviron.

En route !

Le lac Croche est comme une volute d’or attachée à une rivière d’argent. Il commence au pied d’un rocher énorme, à cinquante pas de la Méquick, décrit une courbe parfaite à travers une région tourmentée, et revient mêler, dans un embrassement sans fin, son flot calme aux eaux capricieuses de la rivière, qui courent se perdre dans la Batiscan.

C’est un anneau grandiose avec un rocher abrupt pour diamant.

On arrive sur ses bords par une longue