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LE MARTEAU DU JONGLEU

pêcheurs, vous avez vu les méandres de la belle rivière Batiscan, et vous avez entendu le grondement de ses rapides hérissés de cailloux ; vous avez traversé le lac Édouard, superbe dans ses colères, sous le fouet des vents, comme dans son repos, sous les brumes molles des chaudes matinées de juillet ; vous avez longé le lac Trompeur, qui se replie comme un immense serpent d’argent, derrière les pointes de sable blond qui dentellent ses bords ; vous avez vogué sur le lac Coucou qui se cache et dort paresseusement dans un lit sombre, au milieu d’une verdure sauvage ; mais vous n’avez peut-être pas vu le lac Croche et la turbulente rivière Méquick.

Alors, si les sapins ont des panaches de diamants à leur cime ; si les lacs sombres et mouvants sont devenus des plaines immobiles et éblouissantes de blancheurs ; si les mousses et les lichens frileux sont engourdis sous les baisers de la glace ; si les sentiers que la hache a frayés