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FANTÔME

dans le temple du Seigneur, au pied de l’autel, en présence de Jésus-Christ…

— Mais, Monsieur le curé, je n’ai rien dit, repartit la promise toute tremblante, et des larmes dans les yeux.

— Comment, ce n’est pas vous qui avez répondu : Non ?

— Je n’ai pas eu le temps de répondre, Monsieur le curé.

L’officiant s’indigna :

— Il y a donc, ici, quelqu’un qui oublie volontairement le respect dû à Dieu et à la sainte religion. On veut changer en comédie un des actes les plus solennels de la société chrétienne. Que l’on prenne garde. La loi civile viendra, s’il en est nécessaire, au secours du culte sacré…

Il regarda les servants tour à tour, comme s’il les eut soupçonnés de cette indécente plaisanterie. Ils se tenaient à ses côtés, l’un à droite, l’autre à gauche, calmes, immobiles, les yeux fixés sur la mariée.

Puis les regards se portèrent alors vers