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FANTÔME

sans plus se soucier des petits servants qui marchaient devant lui.

Presque tous les bancs de la nef étaient occupés. Ou aurait dit un jour férié. Il y avait beaucoup de curieux, des femmes surtout.

La lourde porte du chœur, toute sculptée, tourna lentement sur ses gonds de cuivre poli. La cérémonie commençait. Il se fit dans les bancs un mouvement houleux comme sur la mer. Les promis s’agenouillèrent sur la plus haute marche du balustre. La jeune fille, devant le mystère nouveau, sentait son cœur se serrer comme dans une angoisse. Elle était heureuse pourtant. Le jeune homme, un peu raide, la tête haute, tâchait de paraître beau. Il s’occupait de lui-même.

Après une courte lecture sur la sainteté du sacrement de mariage, le prêtre s’adressant au marié, demanda :

— Mathias Padrol, prenez-vous Joséphine Duvallon, qui est ici présente, pour votre future et légitime épouse ?