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FANTÔME

soleil d’avril. Le soleil, un jour de mariage, semble un gage de bonheur. L’union sera sans nuages.

Une longue file de voitures se dirigea vers l’église. On entendait de loin la gaie musique des sonnettes argentines et des grelots sonores. De loin on voyait glisser, sur l’éclatant tapis de neige, les profils sombres des chevaux et des « carrioles. »

Les cloches voulurent être de la fête, et quand la noce franchit le seuil de l’église, elles jetèrent, dans le ciel limpide, les éclats joyeux de leurs grosses voix d’airain.

La cérémonie tardait un peu. Le servant n’arrivait pas. Les cierges étaient allumés dans leurs chandeliers d’argent ciselé, deux sur l’autel et six sur le balustre, auprès des vases de fleurs artificielles, devant les mariés. Leurs petites flammes douces étoilaient de points d’or le sanctuaire vide.

L’officiant s’était habillé pour la messe. Il avait mis un vêtement riche,