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FANTÔME

l’enfant de la maison, puisque Jean-Paul ne revenait point.

Les bans furent publiés du haut de la chaire. Première et dernière publication. La chose fut remarquée, parce qu’à cette époque on ne se dispensait pas aisément des trois publications exigées par la discipline de l’Église. On savait que Mathias avait de l’argent, et qu’il aimait à trancher du grand.

Les invités à la noce étaient nombreux. Le père Duvallon se serait bien donné garde d’oublier un parent ou un ami. Il n’aurait voulu froisser personne, d’abord ; puis, il aimait bien s’amuser un brin. Mathias et les siens, un peu pingres, un peu vaniteux, auraient préféré trier les convives. Ils durent cependant ouvrir grande la porte, pour ne pas déplaire au père Duvallon. Et puis, ça n’arriverait toujours qu’une fois.

Le matin était un peu froid, mais les chemins étincelaient comme des ceintures diamantées, sous les reflets d’un beau