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FANTÔME

poussière et que tu retourneras en poussière ! »

On était au dimanche de Pâques fleuries, et les jours de grande tristesse qui allaient venir seraient suivis d’un solennel et joyeux alléluia.

Un alléluia joyeux, surtout, pour les jeunes gens qui devraient se jurer un éternel amour au pied des autels. Et parmi ces heureux que proclamait la rumeur, se trouvaient Mathias Padrol et Joséphine Duvallon.

Le père Duvallon avait besoin d’un homme pour l’aider à ses travaux. Le rude labeur de toute une vie aux champs commençait à peser sur ses épaules, et les ouvriers se faisaient rares. Les mines d’or de la Californie, et les manufactures de la république voisine, attiraient toujours la jeunesse. Elle entendait, dans un rêve obsesseur, le bruit des machines puissantes ; elle voyait les étincelles des paillettes d’or. Il fallait partir. Mathias demeurerait avec son beau-père. Il serait