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FANTÔME

C’était là toute la famille maintenant. Ils ne demeuraient pas loin, la quatrième terre en gagnant l’église. Ils avaient espéré presser sur leur cœur l’enfant prodigue, mais Jean-Paul ne se trouvait pas encore riche, et il restait là-bas, dans l’ennui, guettant une dernière occasion de réaliser de jolis bénéfices.

Pourtant, il avait écrit qu’il partirait avec Mathias. Ils ne s’étaient jamais séparés, ils ne se sépareraient jamais… Entre son vieux père et sa vieille mère, il pouvait vivre heureux sur le bien des ancêtres…

Il avait même laissé deviner un secret qui jetait l’âme de sa sœur dans un doux émoi : Ils seraient, Mathias et lui, unis bientôt par un lien plus fort que l’amitié. Cela dépendrait d’elle, Joséphine…

La mère Duvallon pleurait, Joséphine se consolait, disant que c’eût été trop de bonheur à la fois. Le père était songeur et ne disait mot.