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LE RÉVEILLON

mais il n’y avait plus de suaves roucoulements.

Je fis quelques pas en regardant l’étoile bienveillante, comme pour la supplier de ne pas me laisser seul en ce lieu désert. Ô joie de ma vie ! l’étoile glissait à travers les nuages, et ses rayons me montrèrent le chemin de l’église. Je me mis à courir et elle courut aussi.

À l’orée du bois ce fut une bouffée de lumière aveuglante, et j’aperçus, très loin, les balises de sapin qui se tenaient comme des sentinelles, droites et raides, chaque côté de la route. Et plus loin encore, entre les ombres de la terre et les nuées du ciel, le clocher m’apparut tout resplendissant, comme au réveil des matins clairs d’avril.

Les hommes qui passaient sur le chemin semblaient des ombres qui maculaient l’universelle blancheur. Voyaient-ils l’étoile mystérieuse ? Ils ne semblaient pas la deviner. Et ils étaient noyés dans l’éblouissement !… Moi, je ne pouvais en