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LE COUP DE FOURCHE

* * *

— Est-il tombé sur sa fourche ? se demandaient les gens accourus à son chevet… Comment a-t-il pu s’infliger de pareilles blessures ?… Il ne l’a pas dit ? Et le sang coulait toujours des deux plaies béantes. Et le malheureux Jacques, souffrant, affaibli, désespéré peut-être, en entendant ce qui se disait autour de lui, ouvrait des yeux hagards, et tâchait de fermer, avec ses mains, les plaies déjà enveloppées de linges de toile.

Le curé arriva. Il s’approcha du lit où le malheureux Jacques commençait à se tordre dans les horreurs de la mort qui approchait. Les personnes qui se trouvaient dans la pièce s’éloignèrent.

— Eh bien ! mon pauvre Jacques, commença le prêtre, que vous est-il donc arrivé ?… Un accident ?… le bon Dieu voulait vous rappeler à lui… Bénissez-le du mal qu’il vous envoie, c’est votre salut.

Le blessé poussa un sanglot et murmura :

— Le salut !… le salut !…