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LE LOUP-GAROU

nu-tête, ça n’avait guère de bon sens. N’importe, il s’y rendit. Comme il levait le crochet de fer qui tenait la porte fermée, il entendit marcher sur la neige, derrière lui. Il crut d’abord que c’était quelqu’un de la noce. Un autre pouvait avoir comme lui l’idée de venir ici. Il se retourna. Une bête de la taile d’un gros chien, mais plus élancée, venait par le sentier qui reliait la grange à la maison. Elle était noire avec des yeux rouges ; des yeux flamboyants qui éclairaient comme des lanternes. Il eut peur, tellement peur qu’il resta là, sans ouvrir, immobile, incapable de faire un pas. L’animal s’avançait vers lui et le regardait. Il crut qu’il allait être dévoré. L’instinct de la conservation lui revint alors, il fit sauter le crochet de fer et se précipita dans l’écurie. La bête redoutable entra avec lui. Il fit le signe de la croix, tira son couteau de poche et s’apprêta à défendre sa vie. Il pensait bien que c’était un loup véritable. L’animal se dressa, lui mit