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LE LOUP-GAROU

Voici donc l’histoire du loup-garou délivré par Firmin, le frère de Geneviève.


II


Misaël Longneau, du Cap-Santé, et Catherine Miquelon, de chez nous, allaient contracter mariage. Le troisième ban venait d’être publié. Une connaissance qui s’était faite l’hiver précédent, à l’époque du carnaval. Les Miquelon étaient allés voir un de leurs parents, au Cap-Santé, et les jeunes gens s’étaient rencontrés là, en soirée. Ils avaient dansé ensemble, ensemble ils s’étaient assis à la table pour le réveillon.

Elle avait croqué, de ses belles dents blanches, la croûte dorée d’un pâté ; il avait rempli son verre plus d’une fois, le gaillard, car il était noceur en diable.

Quand le père Miquelon attela pour s’en revenir, le lundi gras dans la relevée, Misaël, qui était fier de montrer son jeune cheval, son harnais blanc et sa carriole vernie de frais, proposa à Catherine