Voici donc l’histoire du loup-garou délivré par Firmin, le frère de Geneviève.
Misaël Longneau, du Cap-Santé, et Catherine
Miquelon, de chez nous, allaient
contracter mariage. Le troisième ban
venait d’être publié. Une connaissance
qui s’était faite l’hiver précédent, à l’époque
du carnaval. Les Miquelon étaient
allés voir un de leurs parents, au
Cap-Santé, et les jeunes gens s’étaient
rencontrés là, en soirée. Ils avaient dansé
ensemble, ensemble ils s’étaient assis à la
table pour le réveillon.
Elle avait croqué, de ses belles dents blanches, la croûte dorée d’un pâté ; il avait rempli son verre plus d’une fois, le gaillard, car il était noceur en diable.
Quand le père Miquelon attela pour s’en revenir, le lundi gras dans la relevée, Misaël, qui était fier de montrer son jeune cheval, son harnais blanc et sa carriole vernie de frais, proposa à Catherine