qui restent sept ans sans communier à Pâques ? disions-nous étonnés.
— Oui, il y en a malheureusement. Ils sont rares, mais il y en a. Et si le monde continue comme il est parti, dans cinquante ans, ça ne sera pas drôle. On ne rencontrera que des loups-garous, la nuit.
— Est-ce que c’est malin, un loup-garou ?
C’est ce pauvre Hubert Beaudet, mort à l’autel, qui demandait cela d’un ton gouailleur. Et la vieille répondait :
— C’est effrayant. Ça ressemble à un autre loup, mais ce n’est pas pareil. Les yeux sont comme des charbons ardents, les poils sont raides, les oreilles se dressent comme des cornes, la queue est longue. Ils rôdent, cherchant qui les délivrera.
— Les délivrer ? Comment ?
— Il faut leur tirer du sang. Une goutte suffirait.
— Et si on tuait le loup-garou ?
— On tuerait le chrétien.
— Pendant le jour, où se cachent-ils, les