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L’ANNEAU DES FIANÇAILLES

J’étais à ses fiançailles. Il y avait beaucoup d’invités, tous de la haute ; l’aristocratie des lettres et l’aristocratie des écus, des diplômés et des cossus. Les parents de la campagne regardaient de loin. Des musiciens en habits, cravatés de blanc, rangés dans un coin du vaste salon, soufflaient de leurs cuivres une poussière de notes brillantes qui nous enivrait. Et puis la danse allait, allait, comme au temps où elle était une chose agréable au Seigneur.

Amaryllis voltigeait comme une phalène. On eût dit le même bourdonnement d’ailes. Vous savez, la phalène, ce beau papillon de nuit qui vient brûler à la flamme des candélabres, son corsage de velours et ses ailes de cire. Amaryllis, c’était la fiancée ; Amaryllis Belleau. Un beau brin de fille, je m’en souviens, et mise à ravir. Elle portait… Voyons, que portait-elle ? Ma foi ! je ne m’en souviens plus. Seulement, ça lui allait à merveille. Des cheveux noirs comme des ailes de