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LES MARIONNETTES

piété, à l’usage des jeunes garçons qui voudraient embrasser tout autre chose que le maigre célibat, et des manuels de jeux et de sport, pour les jeunes filles soucieuses de l’honneur de leur sexe.

Quelques autres se livraient à l’étude de l’antiquité, et nous confondaient avec les momies de l’Égypte. Elles trouvaient nos mœurs et nos coutumes bien étranges.

D’autres cherchaient le célèbre élixir de vie que notre mère Ève, dans une heure de gourmandise fort regrettable, vendit pour une pomme à un fameux intrigant qui s’en sert toujours. D’autres encore se flattaient de faire des lois sages, et claires, que nul esprit retors ne pourrait interpréter à sa guise, et appeler en témoignage contre le bon sens. D’autres aussi, mais en petit nombre, dépensaient des flots d’éloquence pour sauver, du bagne et de l’échafaud, les voleurs, les incendiaires et les assassins, et pour ravir à leurs victimes infortunées le respect et la pitié de leurs concitoyens. Ajoutant le blas-