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LES MARIONNETTES

pas, jouerait ou ne jouerait pas. Chacun voulait donner le morceau de son choix, ou ne donner rien du tout. Le directeur avait beau prier, supplier, gourmander, commander, on lui riait au nez. Il fallait laisser passer l’orage.

L’un offrait du comique, pour faire rire ;

L’autre, du tragique, pour faire pleurer ;

Celui-ci, un chant patriotique, pour enlever la salle ;

Celui-là, une romance sentimentale, pour toucher les cœurs ;

Un autre, quelque chose de corsé, de leste ;

Un autre encore, du voilé, à cause des jeunes filles.

On parla d’un solo.

Tout le monde voulut donner le solo.

On proposa un duo.

Tout le monde voulut chanter le duo.

Un grand chœur…

Personne ne consentit à en être. Y pensez-vous, un grand chœur ?… On