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LES MARIONNETTES

dru dans le plateau destiné à cet objet. Sur les murs de la salle, de distance en distance, des boîtes élégantes se profilaient comme les troncs suggestifs des églises et des chapelles.

Un coucou perché sur une corniche d’ébène, entre deux vases de fleurs, comptait, avec une précision de mathématicien, les minutes données au jeu. Quand, de sa voix monotone et un peu plaintive, il annonça la dixième heure, toutes les dames se levèrent et terminèrent debout la dernière donne.

Puis on fit le bilan.

Les gagnantes, toutes ravies, partirent à la file et se dirigèrent vers les troncs cloués au mur. Chacune selon sa dévotion. Il y avait un tronc des pauvres, un tronc pour les âmes du purgatoire, un autre pour des messes, un autre pour le luminaire, un autre pour le pain de Saint Antoine de Padoue, et le reste.

Les pauvres avaient toujours bonne part. Ce soir-là, Saint Antoine eut du