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LES MARIONNETTES

pour les initiés, mais absolument vides pour les autres.

— J’y suis.

— De combien ?

— Deux de mieux.

— J’accorde.

— Passe.

— Bien ! rien ! rien !

— Combien de cartes ?

— Une.

— Deux.

— Trois.

— Pas du tout.

— Parlez, maintenant.

Évidemment on jouait le « Bluff ».

Cependant, chose singulière et que je n’avais jamais vue chez les joueurs de mon sexe, il régnait là une gaieté bruyante, et les décavées riaient plus fort que les autres. On aurait dit qu’elles jouaient à « qui perd gagne. » Jamais une plainte comme chez les hommes d’autrefois… surtout jamais un juron. On faisait une cagnotte, et les jetons d’ivoire tombaient