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LES MARIONNETTES

était une fille de Cap Santé qu’il avait ensorcelée. Il la battait souvent, mais elle ne pouvait se détacher de lui. Ils avaient vieilli sur le chemin public…

C’était le Muron, l’heureux propriétaire des marionnettes perfectionnées.

— Mesdames et messieurs, fit-il d’un ton grave en embrassant l’assistance d’un regard satisfait, c’est l’heure solennelle qui sonne, soyez attentifs, la représentation va commencer.

Vous allez être surpris des progrès qu’a faits, depuis le siècle dernier, l’industrie des marionnettes. Il ne s’agit plus aujourd’hui d’un jeu d’enfants et d’un amusement inutile, mais d’une récréation digne des esprits sérieux, et d’un enseignement précieux sous une forme amusante. Par quels moyens sommes-nous arrivés à représenter la société telle qu’elle est ou telle qu’elle sera, c’est notre secret…

Silence, et riez bien.

Une petite voix très grêle et qui sem-