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MARIETTE

L’âme, touchée de l’amour de Dieu, pardonne et s’humilie ; l’esprit enivré d’espoir se soumet au mystère ; le cœur se dilate dans l’ivresse d’une volupté divine, et tout l’être, un moment transformé par la grâce, prend son élan vers l’éternelle Vérité !

Noël ! Noël ! Noël !

* * *

Pendant qu’à l’église les fidèles adoraient le Verbe fait homme pour sauver l’homme, la jeune malade s’endormait d’un sommeil calme et prolongé. Tout à coup elle se vit, comme à la Noël dernière, au milieu d’une foule de jeunes personnes qui louaient Dieu par des cantiques. On la pria de chanter. Elle se leva, regarda la crèche misérable où reposait l’Enfant du ciel si longtemps attendu, puis elle commença d’une voix douce comme un soupir de fauvette :

« Ô saint berceau qu’environnent les anges…

Elle chanta tout le cantique. Sa mère,