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MARIETTE

cierges s’allument parmi les fleurs, l’encens fume devant l’autel, et le tabernacle adorable disparaît au fond d’une nuée lumineuse !

Noël ! Noël !

L’orgue frémit comme une âme dans l’allégresse, et la nef s’emplit de mélodies saintes. Le prêtre, vêtu d’or, s’avance pour le sacrifice ; les hymnes montent à Dieu, l’assemblée se prosterne !

Noël !

Quand se reposent les chants majestueux de la messe, des voix fraîches redisent les cantiques anciens qui faisaient palpiter nos âmes au matin de la vie, et dont les échos bénis se répercutent, de plus en plus doux, jusqu’en notre vieillesse !

Noël ! Noël !

On revoit toutes les années vécues. Elles défilent comme une procession de berceaux divins où s’éveillent et sourient les espérances et les joies, comme une procession de tombeaux mystérieux où s’endorment les douleurs et les regrets.

Noël !