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LE JEUNE ACROBATE.


Illustrations de
Raoul Barré


Autrefois, il y avait du poisson dans toutes les eaux, et les ruisseaux les plus humbles voyaient se jouer sous leur mousse blanche, parmi les cailloux, d’alertes goujons. Vous jetiez la ligne et ça mordait. Achigan, truite ou perchaude ne regardaient guère à l’appât, et se laissaient enlever par amour pour le pêcheur. Aujourd’hui, les ruisseaux sont à demi desséchés, à cause des défrichements, et le poisson qui s’attarde encore dans les mares formées par les échancrures de leurs bords, ne mord qu’aux hameçons dorés et aux amorces succulentes. Il imite l’homme, son frère.