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BAPTÊME DE SANG

tenus en servage ! mes enfants !… Aujourd’hui que vainqueurs et vaincus sont devenus frères et ne forment plus qu’un seul peuple, on ne comprend guère les luttes et les douleurs d’autrefois.

Il ne faudrait pas oublier cependant que la liberté germe dans le sacrifice, grandit par le dévouement, et s’épanouit dans la charité…

Nous avons été les premiers ouvriers de la grande œuvre nationale. Il y avait des hommes de cœur et de génie qui nous guidaient. Nous obéissions… Ils étaient les nuages qui s’amoncellent et nous étions les gouttes de pluie qui tombent sur les sillons ensemencés.

À Saint-Césaire, ma paroisse natale, comme à Saint-Denys, comme à Saint-Charles, comme à Saint-Eustache, comme à Chambly, le réveil du patriotisme fut admirable et l’élan des cœurs fut généreux. Il se trouva chez nous, comme ailleurs cependant, des timides et des lâches ; mais ils sont oubliés, mes en-