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SANG ET OR

croira ce qu’il voudra, s’il s’en aperçoit… Personne ne trouvera jamais rien… Il y a des cachettes dans le bois…

— Des cachettes dans le bois, gronda le mari soupçonneux, parles-en.

— Il ne faut pas le tuer, reprit-elle, j’ai peur du sang, moi… Et puis, ce jeune homme, il a sa mère sans doute… sa pauvre mère !… Non, ne le tuons pas… reste ici !

— Folle !

— Je vais l’éveiller.

— Je vais l’endormir, moi.

Et il la menaça de son marteau. Elle supplia : Je vais tout voler… Je vais me sauver avec l’or… Tu diras que je suis la plus misérable des femmes et la honte de ta maison… Que tu m’as chassée déjà… tout !… Mais verser le sang de ce jeune homme qui a mis sa confiance en nous, et dort en rêvant à sa mère, peut-être… À sa mère qui l’attend dans les pleurs et l’ennui. Oh ! non, jamais !

— C’est bien, femme, répliqua-t-il, allons-nous reposer comme deux bonnes