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SANG ET OR

bylas l’attendait debout près de la table. Il prit la sacoche et la soupesa curieusement.

— Qu’y a-t-il donc là-dedans, fit-il, c’est bien lourd ?

Puis il ajouta d’un ton sarcastique :

— Est-ce qu’il vend du plomb, ce monsieur-là ?

Madame Babylas répondit que c’était peut-être de l’argent, vu qu’il lui avait confié ce petit sac en lui recommandant d’en prendre un soin tout particulier… Qu’il valait une fortune.

— Une fortune !… Une fortune là-dedans ! reprit Babylas étranglé par le désir de regarder, de palper, de…

— On pourrait toujours voir, proposa la femme, il n’y a pas de mal à voir.

— Du mal ? Mais non, il n’y en a pas…

— Une fortune ! Cela ne se voit pas souvent, comme ça, tout à la fois, d’un coup d’œil. Laissons-le s’endormir. Il semble fatigué… Il est bien fatigué ; il l’a dit.

Ils jetèrent des sarments secs dans la cheminée et une flamme vive s’éveilla,