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tourant le Caucase, se trouvaient de nombreux Juifs. Ce fut dans ce coin de l’Europe orientale que s’opéra activement la fusion des Juifs et des ouro-altaïques, c’est là que le Sémite s’allia au Touranien et aujourd’hui encore, en étudiant les peuples du Caucase, on trouve les traces de ce mélange parmi les trente mille Juifs de ce pays et parmi les tribus qui les entourent[1].

Aussi, cette race juive, présentée par les Juifs et les antisémites comme la plus inattaquable, la plus homogène des races, est-elle fort diverse. Les anthropologistes pourraient tout d’abord la diviser en deux parties bien tranchées : les dolichocéphales et les brachycéphales. Au premier type appartiennent les Juifs Sephardim, Juifs espagnols et portugais, ainsi que la majeure partie des Juifs d’Italie et du Midi de la France ; au deuxième on peut rattacher les Juifs Askenazim, c’est-à-dire les Juifs polonais, russes et allemands[2]. Mais les Sephardim et les Askenazim ne sont pas les deux seules variétés de Juifs connus, ces variétés sont nombreuses.

  1. Parmi les Tschetschnas établis à l’est et au nord-ouest du Caucase, le type juif est très répandu, de même que chez les Andis du Daghestan. Les Tats de la mer Caspienne sont considérés comme Juifs, et il existe beaucoup de Juifs parmi les tribus Tatares, les Koumiks, par exemple. (Voir Erckert : Der Kaukasus und seine Volker, Leipzig, 1887).
  2. Pour les Juifs dolichocéphales d’Afrique et d’Italie voir les travaux de Pruner-Bey : Mémoire de la Société d’anthropologie, II, p. 432, et III, p 82, et de Lombroso. — Pour les Juifs brachycéphales, voir Kopernicki et Mayer : Caractères physiques de la population de la Galicie, Cracovie, 1876 (en polonais).