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du mongolisme représenté par l’époque chrétienne. Dans le premier âge l’homme dépendait des choses, dans le second il est subjugué par des idées en attendant qu’il les domine et qu’il libère son moi. Or, les Juifs, « ces enfants vieillottement sages de l’antiquité, n’ont pas dépassé l’état d’âme nègre. Malgré toute la subtilité et toute la force de leur sagacité et de leur intelligence qui se rend maîtresse des choses avec un facile effort et les contraint à servir l’homme, ils ne peuvent découvrir l’esprit qui consiste à tenir les choses pour non avenues. » Nous trouvons une autre forme de l’antisémitisme philosophique dans Dühring, une forme plus éthique que métaphysique. Dühring, en plusieurs traités, pamphlets et livres[1], attaque l’esprit sémitique, et la conception sémite du divin et de la morale qu’il oppose à la conception des peuples du Nord, et poussant logiquement jusqu’au bout les conséquences de ses prémisses, suivant du reste la doctrine de Bruno Bauer, il attaque le christianisme qui est la dernière manifestation de l’esprit sémitique : « Le christianisme, dit-il, n’a surtout aucune morale pratique qui, non susceptible de double interprétation, serait utilisable et saine. Par conséquent, les peuples n’en auront fini avec l’esprit sémitique que lorsqu’ils auront chassé de leur esprit ce deuxième aspect actuel de l’hébraïsme. »

  1. Notamment dans Les Partis et la Question juive. Die Judenfrage als Frage der Racenschoedlichkeit.