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rancune. Ce n’est point que M. Chevassu ait toujours été très doux ; il sait l’art d’égratigner, celui même de mordre, et, s’il enguirlande ses traits, il ne les émousse pas ; mais, comme Bourget, il a étudié ses modèles avec complaisance, et ses modèles lui en ont su gré.

C’est que M. Francis Chevassu est préservé des faiblesses de l’homme aux rubans verts par son scepticisme : il ignore l’aigreur, parce que, s’il ne croit pas à la vertu des autres, il semble toujours douter de sa propre vertu, et l’on sent que sa verve gouailleuse est prête, à l’occasion, à se retourner contre lui. Toutefois, son scepticisme n’est pas grossier, il est plutôt tendre et délicat, et ce Bazouge narquois et gouailleur peut être parfois mélanco-