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naïves et inconscientes les pauvres âmes malignes et perverses. Il en a dit souvent le poème attendri et pitoyable, dans une langue solide, un peu lourde quelquefois et trop chargée, mais nette cependant et séduisante, capable d’indiquer de délicats symboles et d’exprimer sans sécheresse d’abstraites conceptions.

Mais M. Marcel Schwob est surtout un esprit inquiet ; son cœur n’est pas double, mais multiple, et il ne sait pas toujours lequel de ses cœurs est son vrai cœur. Il va du scepticisme au mysticisme vague et fumeux de Monelle ; il s’éprend de la science et puis la frappe comme une maîtresse trop aimée ; il prétend un jour trouver la paix dans les sentiments durables et violents, d’autres fois il ne reconnaît comme aimable