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l’absolu, au travers des voiles qu’il avait tissés.

Il est presque unique dans notre temps à avoir le sens de la mystique. Il en connaît le vocabulaire analogique, mais il l’a transposé, car c’est un mystique hérétique, se rapprochant davantage de Novalis que de Marie d’Agreda. Il chérit les pâles lys que le souffle divin faisait palpiter autrefois au fond des monastères, mais il ne les rejoindrait pas sous les arceaux des cloîtres, et la prière qu’il récite va plutôt à l’ineffable Pan des orphiques qu’au Dieu des bonnes gens.

Toutes les préoccupations contemporaines semblent être indifférentes à ce pérégrin libre et rêveur, qu’inquiète l’âme du monde. Cependant, il a le cœur humble et