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en 1828, sur les dépendances du couvent des religieuses de Bellechasse (voyez l’article suivant). — Égout. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bellechasse (rue de).

Commence au quai d’Orsay ; finit à la rue de Grenelle, nos 110 et 112. Le dernier impair est 31 ; le dernier pair, 46. Sa longueur est de 544 m. — 10e arrondissement, quartier du Faubourg-Saint-Germain.

1re partie, comprise entre le quai d’Orsay et la rue Saint-Dominique. — Elle doit sa dénomination au clos de Bellechasse, sur lequel on établit le couvent des religieuses du Saint-Sépulcre, vulgairement appelées religieuses de Bellechasse, dont nous parlerons dans le cours du présent article. — Une décision ministérielle, à la date du 19 pluviôse an VIII, signée L. Bonaparte, fixa la largeur de cette voie publique à 10 m. En vertu d’une ordonnance royale du 7 mars 1827, cette largeur a été maintenue pour la partie comprise entre les rues Saint-Dominique et de Lille. La partie qui s’étend de cette dernière rue au quai a été portée à 12 m. de largeur. Les maisons nos 10, 12, 14, 18 et partie du no 21 sont alignées.

2e partie, comprise entre les rues Saint-Dominique et de Grenelle. — Elle a été percée vers 1805, sur l’emplacement des terrains et bâtiments dépendant du couvent des religieuses de Bellechasse et de l’abbaye de Pentemont. Nous donnons ci-après l’historique de ces deux communautés. L’ordre des religieuses chanoinesses du Saint-Sépulcre, vulgairement appelées religieuses de Bellechasse, fut institué en Palestine, vers la fin du XIe siècle, par les rois de Jérusalem. En 1632, la baronne de Planci fit venir à Paris cinq de ces religieuses. Le 16 juillet 1635, elles achetèrent une propriété appelée le Clos de Bellechasse. Par lettres-patentes du mois de mai 1637, Louis XIII confirma cet établissement, et les religieuses durent porter le nom de Chanoinesses régulières de l’ordre du Saint-Sépulcre de Jérusalem. Cette communauté, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Une partie des bâtiments et terrains (2,259 m.) fut vendue par le domaine, les 13 thermidor an VI, 15 brumaire, 29 prairial an XI, et 3 prairial an XII. Les actes de vente prescrivaient aux acquéreurs l’obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire à l’ouverture d’une rue projetée en prolongement de celle de Bellechasse. — Par une décision en date du 19 pluviôse an VIII, le ministre de l’intérieur L. Bonaparte avait fixè la largeur de ce percement à 10 m. L’État, qui s’était réservé une partie de l’emplacement occupé par cette communauté, y fit établir un dépôt de fourrages. Une loi du 13 mai 1825 ordonna la vente de ces terrains et de ceux qui provenaient du couvent des religieuses Carmélites. Le 5 mai 1826, le ministre de la guerre approuva un plan indiquant le lotissement des terrains à aliéner et le projet de formation de plusieurs rues et place. La vente fut effectuée les 3, 4 et 9 juin 1828. À la fin de la même année les percements furent exécutés. Trois ont reçu les noms de Las Cases, Marlignac et Casimir-Périer. Un quatrième percement, parallèle à la rue de Grenelle, n’est pas encore dénommé. La place a été appelée place de Bellechasse. De tous les terrains qui composaient la communauté des religieuses de Bellechasse, il ne reste plus aujourd’hui qu’une superficie de 3,880 m. Le conseil municipal, dans ses séances des 16 février 1827 et 13 mai 1841, a été d’avis de faire l’acquisition de cet emplacement, sur lequel on devait construire une église.

Abbaye de Notre-Dame de Pentemont. — Cette abbaye fut fondée en 1217, par Philippe-de-Dreux, évêque de Beauvais, pour des religieuses bénédictines. Leur couvent était construit sur le versant de la montagne de Saint-Symphorien, près de Beauvais. En raison de cette situation, elles étaient appelées religieuses de Pente-Mont. Les débordements de la rivière ayant dégradé leurs bâtiments, ces religieuses furent obligées de se réfugier, en 1646, dans un des faubourgs de Beauvais ; des lettres-patentes du mois d’août 1672, leur accordèrent la permission de venir à Paris. Elles achetèrent de l’hôpital général le couvent des religieuses du Verbe-Incarné, situé dans la rue de Grenelle, et dont l’établissement avait eu lieu en cet endroit dans le courant de l’année 1644. Ce couvent avait été supprimé en 1671. L’église de l’abbaye de Pentemont fut reconstruite en 1755. Cette abbaye, supprimée en 1790, devint propriété nationale. Une portion des terrains (2,803 m. 52 c.) fut vendue les 29 prairial an XI et 25 frimaire an XII, en imposant aux acquéreurs l’obligation de fournir sans indemnité le terrain nécessaire à l’ouverture d’une rue en prolongement de celle de Bellechasse. Le surplus de ce domaine a été réservé par l’État, qui a établi sur cet emplacement une caserne. L’église subsiste encore et sert de dépôt de fournitures militaires. — Une ordonnance royale du 7 mars 1827 a maintenu la largeur de cette partie de rue à 10 m.

Les constructions de cette deuxième partie de la rue de Bellechasse sont alignées, à l’exception de celles qui sont situées sur le côté gauche et dans une étendue de 42 m. à partir de la rue Saint-Dominique.

Égout depuis le quai d’Orsay jusqu’à la rue Las-Cases. — Éclairage au gaz (compe Française).


Bellefond (rue).

Commence à la rue du Faubourg-Poissonnière, nos 75 et 77 ; finit à la rue Rochechouart, nos 28 et 30. Le dernier impair est 39 ; le dernier pair, 32. Sa longueur est de 305 m. — 2e arrondissement, quartier du Faubourg-Montmartre.

Elle doit son nom à madame de Bellefond, abbesse de Montmartre. — Une décision ministérielle à la date du 13 floréal an IX, signée Chaptal, et une ordonnance royale du 23 août 1833, ont fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 35, 12, 14, 16, 22, 22 bis, 24, 26, 28, 30 et 32 sont alignées. Les pro-