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pétuer la mémoire des cy-devant princes ; ouï le commissaire du Directoire Exécutif ; arrête que la rue de Beaujolais, quartier du Palais-Égalité, prendra le nom de rue d’Arcole. Fait au département, le 2 thermidor an VI. » Cette dénomination avait pour but d’éterniser le souvenir de la célèbre bataille d’Arcole, gagnée sur les Autrichiens, le 25 brumaire an V (15 novembre 1796). — Un arrêté préfectoral, en date du 27 avril 1814, rendit à cette rue son premier nom. Par une ordonnance royale du 22 août 1840, la largeur de 8 m. 78 c. a été maintenue. — Égout depuis la rue du Perron jusqu’à celle de Montpensier. — Conduite d’eau dans toute l’étendue. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Beaujolais-Saint-Honoré (rue de).

Commence à la rue de Chartres, nos 23 et 23 bis ; finit à la rue de Valois, nos 2 et 4. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 37 m. — 1er arrondissement, quartier des Tuileries.

Des lettres-patentes, à la date du 16 décembre 1779, registrées au parlement le 31 du même mois, ordonnèrent de transférer l’hôpital royal des Quinze-Vingts, situé rue Saint-Honoré, dans l’hôtel des mousquetaires noirs de la rue de Charenton. Ces mêmes lettres-patentes autorisèrent le cardinal de Rohan, grand-aumônier de France et supérieur immédiat dudit hôpital, à vendre tous les terrains et bâtiments formant l’enclos de cet établissement. Les acquéreurs des terrains étaient tenus d’ouvrir les rues et passage désignés au plan arrêté par le roi ; ce plan tracé par M. Lenoir, architecte, indiquait cinq rues sous les dénominations de Beaujolais, de Chartres, Montpensier, Rohan et Valois ainsi qu’un passage entre les rues Rohan et Saint-Nicaise. Lors de l’exécution, quelques changements furent faits à ce plan ; le passage dut être supprimé, et l’on forma la rue des Quinze-Vingts. À l’égard de la voie publique qui fait l’objet du présent article, elle fut tracée le 3 juillet 1781, conformément au plan de M. Lenoir, et sur une largeur de 18 pieds. Dans la partie débouchant sur la rue de Valois, elle forme un passage dont la largeur est de 3 m. 60 c.

Le nom de Beaujolais lui a été donné en l’honneur du comte de Beaujolais, fils du duc d’Orléans. — En vertu d’un arrêté de l’administration centrale du département de la Seine à la date du 12 thermidor an VI, elle prit la dénomination de rue Hoche, en mémoire du célèbre Lazare Hoche, né à Montreuil, près Versailles, le 24 février 1768, mort le 15 septembre 1797. Son titre le plus glorieux à la reconnaissance de sa patrie est la pacification de la Vendée. — Une décision ministérielle, en date du 3 messidor an IX, signée Chaptal, a porté à 7 m. la largeur de cette voie publique, dans toute son étendue. Conformément à un arrêté préfectoral du 27 avril 1814, elle reprit sa première dénomination. Les maisons nos 2 et 4 ne sont pas soumises à retranchement. — Conduite d’eau depuis la rue de Chartres jusqu’à la borne-fontaine. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Beaujon (hôpital).

Situé dans la rue du Faubourg-du-Roule, no 54. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

« Louis, etc. Le sr Nicolas Beaujon, notre conseiller d’État, trésorier, commandeur de notre ordre militaire de Saint-Louis, notre conseiller, secrétaire, maison, couronne de France, et de nos finances, receveur général de nos finances de la généralité de Rouen, nous a très humblement fait représenter qu’ayant formé depuis longtemps le projet d’établir et fonder dans la paroisse de Saint-Philippe-du-Roule, dont les besoins lui sont connus, un hospice pour y faire nourrir et instruire vingt-quatre pauvres enfants, orphelins, ou autres, natifs de ladite paroisse, moitié garçons et moitié filles, dans lequel hospice, les habitants de cette même paroisse pourront envoyer leurs enfants pour y être instruits gratuitement, et trouveront dans la chapelle d’icelui en cas de nécessité, le secours de messes et offices, lorsqu’ils ne pourront se rendre à l’église paroissiale déjà trop peu spacieuse ; et désirant former cet utile établissement d’une manière solide et durable, dont les moyens nous ont été présentés dans un projet d’acte de fondation attaché sous le contre-scel des présentes ; il nous a fait supplier de l’autoriser à effectuer ladite fondation, et à donner audit projet la forme authentique et stable qu’il ne peut avoir sans nos lettres-patentes sur ce nécessaires ; à ces causes et autres à ce nous mouvant, vu ledit projet d’acte de fondation, attaché sous le contre-scel des présentes, et voulant marquer audit sieur Beaujon, dont l’attachement et le zèle au bien de notre service nous sont connus depuis longtemps, la satisfaction que nous avons du noble et pieux dessein qu’il a conçu pour un établissement si digne de notre protection, nous avons de notre grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, dit, statué et ordonné, disons, statuons et ordonnons, nous plait ce qui suit : Art. 1er. Avons permis et permettons, par ces présentes, audit sieur Beaujon, d’établir et fonder à perpétuité, dans la paroisse de Saint-Philippe-du-Roule, de notre bonne ville de Paris, sur le terrain où sont établis actuellement les bâtiments et jardins, clos de murs, situés dans la grande rue du Faubourg-du-Roule, un hôpital ou hospice pour entretenir et faire instruire vingt-quatre pauvres enfants de ladite paroisse, dont douze garçons et douze filles, choisis par préférence parmi ceux orphelins etc… Art. 3. Autorisons le sieur Beaujon à faire devant notaire et tous notaires passer acte, sous l’acceptation des administrateurs, contenant donation entre-vifs, audit hospice pour l’établissement et