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blique n’est qu’une altération. — Une décision ministérielle du 2 thermidor an X, signée Chaptal, fixa la moindre largeur de cette rue à 9 m. 50 c. En vertu d’une ordonnance royale du 29 avril 1839, cette moindre largeur est portée à 12 m., et sa plus grande largeur à 23 m. Les maisons nos 1, 3, 5 et 7 sont seules soumises à retranchement, savoir : celle no 1, de 2 m. 50 c. à 3 m. 20 c. ; no 3, de 1 m. 80 c. à 2 m. 50 c. ; no 5, de 1 m. 30 c. à 1 m. 80 c. ; no 7, de 1 m. environ. — Portion d’égout du côté de la rue des Saints-Pères. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Française).

Taranne (petite rue).

Commence à la rue de l’Égout, nos 6 et 8 ; finit à la rue du Dragon, nos 15 et 17. Le dernier impair est 15 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 119 m.10e arrondissement, quartier de la Monnaie.

Elle a été formée à la même époque que la grande rue du même nom. — Une décision ministérielle du 2 messidor an VIII signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les constructions riveraines sont soumises à un retranchement qui varie de 80 c. à 1 m. 30 c. — Conduite d’eau entre les rues du Sabot et du Dragon. — Éclairage au gaz (compe Française).

Teinturiers (rue des).

Commence à la rivière ; finit à la rue de la Vannerie, nos 31 et 35. Pas de numéro. Sa longueur est de 58 m.7e arrondissement, quartier des Arcis.

Elle était presqu’entièrement bordée de constructions sous le règne de Louis-le-Jeune. Tous les actes ne l’ont d’abord désignée que comme une ruelle allant de la Tannerie en la Vannerie. L’extrémité de cette rue s’est appelée de l’Archet, puis du Naret et des Trois-Bouteilles. Elle doit son nom actuel aux teinturiers qui vinrent l’habiter, en raison de sa proximité de la rivière. Un arrêt du conseil du 24 février 1673 ordonna aux teinturiers de quitter cette voie publique pour aller s’établir dans les quartiers Saint-Marcel et de Chaillot. — Une décision ministérielle du 17 brumaire an XII, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 26 juin 1837, cette largeur a été portée à 10 m. Cette rue n’a encore aujourd’hui dans une partie de son étendue qu’une largeur de 1 m. 20 c., et n’est point éclairée. Sur le côté droit, la maison faisant l’encoignure de la rue de la Vannerie est alignée ; les autres propriétés devront généralement subir un retranchement considérable. La partie de la rue des Teinturiers qui communique à la rivière est fermée par une grille.

Temple (boulevart du).

Commence aux rues des Filles-du-Calvaire, no 29, et des Fossés-du-Temple, no 1 ; finit aux rues du Temple, no 108 bis, et du Faubourg-du-Temple, no 2. Le dernier impair est 49 ; le dernier pair, 92. Sa longueur est de 527 m.6e arrondissement, quartier du Temple.

La formation de ce boulevart a été ordonnée par un arrêt du conseil du 7 juin 1656. Situé près de l’enclos du Temple, ce boulevart en a retenu la dénomination. La largeur de la chaussée est de 20 m. Les constructions qui bordent le côté gauche de cette voie publique sont établies à 2 m. de distance du centre des arbres de la contr’allée et ne devront subir aucun retranchement. Celles qui longent le côté opposé ont été élevées d’après un alignement en plusieurs lignes qui donnent à ce boulevart une largeur irrégulière. Les maisons nos 30, 32, 86, 88 et 92, sont seules soumises à retranchement. Une ordonnance royale du 17 août 1825 a consacré les dispositions qui précèdent. — Bassin d’égout. — Conduite d’eau entre la rue de Saintonge et le passage Vendôme. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Le boulevart du Temple rappelle de tristes souvenirs. Le 28 juillet 1835, le roi, entouré de ses fils, de ses maréchaux et de plusieurs ministres, passait la revue de la garde nationale. Le cortège arrivait devant le jardin Turc ; tout-à-coup le bruit d’une décharge se fait entendre. Un maréchal de France tombe mort, des officiers supérieurs, des femmes, des enfants sont frappés. Un hasard providentiel sauva le roi. La maison où Fieschi avait placé ses batteries meurtrières a été reconstruite en 1842 ; elle porte aujourd’hui le no 50.

Temple (chapelle du).

Située dans la rue du même nom, no 80. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Ce petit monument sert d’oratoire aux religieuses Bénédictines de l’adoration perpétuelle du Saint-Sacrement. Leur couvent a été fondé en 1814 par mademoiselle de Condé, dans l’ancien hôtel du grand prieur qui avait été restauré en 1812, pour loger le ministre des cultes. La chapelle a été construite en 1823, sa façade présente un portique formé de deux colonnes d’ordre ionique qui supportent un fronton triangulaire. On a mis sur la plinthe ces deux mots latins : Venite adoremus. L’ordre ionique règne également dans l’intérieur de cette chapelle. L’autel est décoré d’une sainte famille, d’un saint Louis et d’une sainte Clotilde, par Lafond. — La chapelle du Temple est le seul édifice qui nous rappelle l’ordre des Templiers dont nous allons retracer l’origine.

Fondé à Jérusalem, l’ordre des Templiers ne se composait que de six religieux et du grand-maître, lorsqu’ils quittèrent la Palestine pour venir faire des prosélytes en Europe. Ils se présentèrent en 1128, au concile de Troyes. Le pape Honoré II les accueillit avec une bienveillance extrême et confirma la fondation de l’ordre. Les chevaliers du Temple firent d’immenses progrès, et ne tardèrent pas à établir à Paris le siège de la puissance qu’ils exercèrent jusqu’à l’époque de leur suppression.