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dont ils sont propriétaires dans le nouveau quartier de Tivoli, à Paris, une rue de 12 m. de largeur, conformément au plan ci-annexé ; ladite rue communiquant du carrefour de Tivoli à la rencontre des rues de Vienne, du Rocher et de la Bienfaisance ; — Art. 2e. L’autorisation accordée aux impétrants pour l’ouverture de cette rue leur est donnée à la charge par eux d’exécuter toutes les conditions stipulées dans la délibération du conseil municipal de Paris du 20 octobre 1830, etc. » — Cette délibération impose aux impétrants les conditions suivantes : 1o de livrer gratuitement le terrain nécessaire à la formation de la rue ; 2o de faire établir à leurs frais des trottoirs de 1 m. 72 c. de largeur ; 3o de supporter les premiers frais d’établissement de pavage et d’éclairage de ladite rue ; 4o de pourvoir, si la chose est reconnue possible par l’administration, au moyen d’aqueduc ou d’égout, à l’écoulement des eaux pluviales et ménagères ; 5o de diriger par des chaîneaux et des conduits les eaux pluviales sur la rue. » — Cette voie publique fut immédiatement ouverte, et reçut le nom de rue de Stockolm, en raison de sa situation dans le quartier d’Europe. Stockolm est la capitale de la Suède. — Conduite d’eau depuis la rue d’Amsterdam jusqu’à la borne-fontaine.

Stuart (rue Marie-).

Commence à la rue des Deux-Portes, nos 5 et 7 ; finit à la rue Montorgueil, nos 70 et 72. Le dernier impair est 23 ; le dernier pair, 26. Sa longueur est de 114 m.– — 5e arrondissement, quartier Montorgueil.

Des titres de 1390 prouvent que cette rue était alors complètement bâtie. Des filles publiques qui l’habitaient, lui firent donner le nom de rue Tire-V… Dès 1419, cette dénomination obscène était changée, et la rue s’appelait Tire-Boudin. Au sujet du changement de son ancien nom en celui de Tire-Boudin, Saint-Foix raconte sans examen l’anecdote suivante : « Marie-Stuart, femme de François II, passant dans cette rue, en demanda le nom ; il n’était pas honnête à prononcer. On en changea la dernière syllabe, et ce changement a subsisté. » Celui qui a fourni ce petit conte à cet écrivain a manqué d’exactitude. Marie-Stuart, reine d’Écosse, fut mariée à François II en 1558 ; dès 1419, le censier de l’évêché indique cette rue sous le nom de Tire-Boudin ; elle porte la même dénomination dans le compte des confiscations pour les Anglais, en 1420 et 1121. — Une décision ministérielle du 28 brumaire an VI, signée Letourneux, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m.

« Paris, le 25 juillet 1809. — Le ministre de l’intérieur par intérim, comte de l’empire, à M. le préfet de la Seine. Vous m’avez prévenu de la demande que forment les habitants de la rue Tire-Boudin, d’être autorisés à changer le nom de cette rue : j’accède très volontiers à leur demande ; mais il me semble que le nom de la rue du Grand-Cerf, qu’ils proposent de substituer à l’ancien, a quelque chose d’ignoble : ce nom de Grand-Cerf rappelle plutôt l’enseigne d’une auberge que le nom d’une rue. Je pense qu’il est plus convenable de lui donner le nom de la princesse à qui la rue Tire-Boudin dut son premier changement. Le nom de Marie-Stuart rappellera une anecdote citée dans tous les itinéraires de Paris. Ce changement devra s’effectuer, comme il est d’usage, aux frais des propriétaires des maisons qui bordent la rue. Signé, Fouché. » — Une ordonnance royale du 21 juin 1826 a fixé la largeur de la rue Marie-Stuart à 10 m. Maison no 1, retranch. 1 m. 55 c. ; 3, 5, alignées ; 7, ret. réduit 90 c. ; 9, ret. réduit 80 c. : 11, alignée ; 13, redress. ; 15, alignée ; 17, ret. 40 c. ; 19, ret. réduit 90 c. ; 21, ret. réduit 1 m. 30 c. ; 23, ret. réduit 1 m. 70 c. ; 2, ret. 2 m. ; de 4 à 10, ret. 2 m. 80 c. à 3 m. 30 c. ; 12, 14, ret. 3 m. 30 c. à 3 m. 80 c. ; 16, 18, ret. 3 m. 80 à 4 m. ; 20, ret. réduit 3 m. 70 c. ; 22, ret. réduit 3 m. 10 c. ; 24, ret. réduit 2 m. 70 c. ; 26, ret. réduit 2 m. 40 c. — Éclairage au gaz (compe Française).

Suffren (avenue de).

Commence au quai d’Orsay, no 73 ; finit à l’avenue Lowendal, no 4. Pas de numéro impair ; ce côté est bordé par le Champ-de-Mars ; le dernier pair est 16. Sa longueur est de 1,200 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Formée vers 1770, cette avenue a été cédée à la ville de Paris, en vertu d’une loi du 19 mars 1838. (Voyez avenue de La Bourdonnaye.) Sa largeur varie de 38 m. à 56 m. — Conduite d’eau entre la rue Dupleix et l’avenue Lowendal.

Pierre-André de Suffren, vice-amiral, bailli de l’ordre de Malte, naquit au château de Saint-Cannat, en Provence, le 13 juillet 1726, et mourut à Paris le 8 décembre 1788. Pour rendre hommage à la valeur de Suffren, les états de Provence avaient fait frapper une médaille à son effigie avec cette inscription qui résume ses glorieux exploits :

« LE CAP PROTÉGÉ, TRINQUEMALE PRIS,
» GONDELOUR DÉLIVRÉ, L’INDE DÉFENDUE,
» SIX COMBATS GLORIEUX.
» LES ÉTATS DE PROVENCE
» ONT DÉCERNÉ CETTE MÉDAILLE
» L’AN MDCCLXXXIV. »

Sully (rue de).

Commence à la rue de l’Orme ; finit au boulevart Morland et à la rue du Petit-Musc. Le dernier impair est 17 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 248 m.9e arrondissement, quartier de l’Arsenal.

Dès la fin du XVIIIe siècle, il était question de percer des rues dans l’enclos de l’Arsenal ; le document suivant nous en fournit la preuve :

« Louis, etc… Il sera incessamment et sans délai, à la diligence du procureur du roi et de la ville de Paris, fait un état des terrains, bâtiments et logements qui sont renfermés dans l’enclos de l’Arsenal,