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l’œuvre même. » L’empereur saisit la pensée de cet homme de bien, lui envoya l’abbé Storck qui, après avoir recueilli ses leçons, retourna en Allemagne fonder l’institution des Sourds-Muets de Vienne. Joseph II sut aussi faire partager ses sentiments d’admiration à la reine Marie-Antoinette, sa sœur, qui voulut voir l’abbé de l’Épée. Bientôt la foule se porta au modeste établissement des Sourds-Muets, et un arrêt du conseil du 21 novembre 1778 ordonna que cette école serait établie dans le couvent des Célestins. La constance de l’abbé de l’Épée devait supporter de nouvelles épreuves. Ce ne fut que sept ans après que le gouvernement s’occupa réellement de l’exécution de ce projet. En 1780, l’ambassadeur de Russie venait s’incliner devant l’abbé de l’Épée, le féliciter de la part de Catherine II, et lui offrir de riches présents. « Monsieur l’ambassadeur, répondit le pauvre prêtre, dites à sa majesté que je ne lui demande pour toute faveur que de m’envoyer un sourd-muet que j’instruirai. » — L’école de l’abbé de l’Épée fut transférée dans les bâtiments des Célestins en 1785. Alors cet établissement fut doté d’une gratification annuelle de 3,400 livres. L’abbé de l’Épée mourut à l’âge de 77 ans, en 1789, le 23 décembre, jour anniversaire de la naissance de Montyon. L’oraison funèbre de l’instituteur des Sourds-Muets fut prononcée le 23 février 1790, par l’abbé Fauchet, prédicateur ordinaire du roi, en présence d’une députation de l’assemblée nationale. L’école des Sourds-Muets à laquelle on affecta bientôt une dotation de 12,700 francs, fut transférée dans une partie des bâtiments du séminaire Saint-Magloire.

Loi du 26 ventôse an XI. — « Les bâtiments situés rue du Faubourg-Saint-Jacques, attenant le ci-devant séminaire Saint-Magloire, affecté à l’établissement des Sourds-Muets ; savoir : ceux sous les nos 346 (114), occupés par un corps-de-garde et le citoyen Adam ; et ceux sous les nos 358 (112) et 349 (113), habités par le citoyen Lepetit, marchand de charbon, sont et demeurent abandonnés à cet établissement pour les démolir et agrandir la porte d’entrée, à la charge par le dit établissement de supporter les indemnités auxquelles les locataires qui occupent les dits bâtiments pourraient avoir droit… » — Les nouveaux bâtiments de l’école des Sourds-Muets ont été construits en 1823, sur les plans de M. Peyre, architecte.

Spire (rue Saint-).

Commence à la rue des Filles-Dieu, nos 18 et 20 ; finit à la rue Sainte-Foy, nos 6 et 8. Le dernier impair est 5 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 46 m.5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle.

Les plans de la Grive et de Robert de Vaugondy, publiés, le premier en 1753, le second en 1760, ne donnent à cette rue aucune dénomination. Elle existait pourtant un siècle avant leur publication. En 1765, c’était la rue du Cimetière, en raison du cimetière Saint Sauveur qui y était situé. Elle prit plus tard, d’une enseigne, le nom de Saint-Spire, qui n’est qu’une altération de saint Exupère, premier évêque de Bayeux, au IVe siècle. — Une décision ministérielle, signée Laplace, et rendue sur le rapport du conseil des bâtiments civils du 28 brumaire an VI, fixa la largeur de cette voie publique à 6 m. En vertu d’une ordonnance royale du 21 juin 1826, cette largeur est portée à 8 m. Propriétés du côté des numéros impairs, alignées ; propriétés du côté opposé, retranch. 2 m. 80 c. — Éclairage au gaz (compe Française).

Stanislas (collége).

Situé dans la rue Notre-Dame-des-Champs, no 34. — 11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Ce n’était autrefois qu’un établissement particulier, sous la direction de M. Liautard. En 1822, il fut érigé en collége. Le 13 février de la même année, Louis XVIII désirant montrer tout l’intérêt qu’il portait à cet établissement, voulut bien permettre qu’on lui donnât un de ses noms. Ce collége, dirigé par des ecclésiastiques, occupe les bâtiments de l’hôtel Terray. — La ville de Paris a fait l’acquisition du collége Stanislas en vertu d’une ordonnance royale du 15 juin 1825.

Stanislas (rue).

Commence à la rue Notre-Dame-des-Champs, nos 24 et 24 bis ; finit au boulevart du Mont-Parnasse, no 47. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 245 m.11e arrondissement, quartier du Luxembourg.

Une ordonnance royale du 1er mars 1826 porte ce qui suit : « Article 1er. Le sieur Terray est autorisé à ouvrir sur son terrain une rue de 12 m. de largeur, pour communiquer de la rue Notre-Dame-des-Champs jusqu’au boulevart Mont-Parnasse, à Paris. — Art. 2e. Cette autorisation est accordée à la charge par l’impétrant : 1o de border la nouvelle rue de trottoirs en pierre dure d’une largeur qui sera déterminée par l’administration ; 2o de supporter les frais du premier établissement du pavage et de l’éclairage ; 3o de supporter également les dépenses des travaux à faire pour l’écoulement souterrain ou à ciel ouvert des eaux pluviales et ménagères ; 4o de se soumettre aux lois et règlements sur la voirie de Paris, etc. » La rue fut immédiatement ouverte, mais sans dénomination. — Une décision ministérielle du 24 décembre 1834, signée Thiers, a donné à cette voie publique le nom de rue Stanislas, en raison de sa proximité du collége ainsi appelé.

Stockolm (rue de).

Commence aux rues d’Amsterdam et de Londres ; finit aux rues de Vienne et du Rocher. Pas encore de numéro. Sa longueur est de 377 m.1er arrondissement, quartier du Roule.

Une ordonnance royale du 24 juin 1831, porte ce qui suit : « Article 1er. M. Hagerman, madame veuve et les héritiers Mignon sont autorisés à ouvrir sur les terrains